Au conseil municipal qui vient de se tenir à Carnon lundi 7 octobre, le maire de Mauguio est ouvertement parti en campagne électorale. Pas de la plus brillante façon. Qu’on en juge.
Examen du point 21. Objet : nouvelle capitainerie de Carnon – « autorisation du dépôt du permis de démolir et de construire ».
Daniel Bourguet demande au maire de surseoir à ce vote au motif qu’il a reçu des usagers du port une pétition (9 pages de signatures) demandant des précisions sur ce projet. Réponse stupéfiante du maire de Mauguio « vous n’avez pas de bateau, vous ne faites pas parti des amodiataires du port (…) vous êtes le porte-parole d’une revendication que vous relayez, vous n’avez pas la légitimité pour le faire ». (Ècouter l’enregistrement ci-après)
Ainsi, pour le maire, un élu du peuple n’est pas légitime à relayer en conseil municipal la parole de citoyens qui s’adressent à lui ! Pire, le maire indique clairement que l’illégitimité de Daniel Bourguet tient au fait qu’il « ne possède pas de bateau » et « n’est pas amodiataire du port ». Doit-on en déduire que le maire, qui lui, intervient, est propriétaire d’un bateau amarré dans le port de Carnon ? Et qu’il en va de même pour tous les conseillers municipaux de la majorité qui participent au vote ?
A plusieurs reprises, le maire, au cours du conseil, a revendiqué être « légaliste ». A part qu’il a fait afficher un permis de démolir sur la capitainerie, plusieurs jours avant qu’il soit voté en conseil municipal. On fait mieux en matière de respect de la légalité. D’autant que, si le maire a reconnu l’avoir affiché « par erreur », il s’est bien gardé de reconnaître avoir signé illégalement ce permis de démolir ! (Permis n°PD 03415419A0018 signé le 23 septembre, 15 jours avant le vote du conseil municipal l’autorisant à le faire).
Ècouter l’enregistrement ci-dessous :
Daniel Bourguet étant perçu comme son concurrent dans la campagne des municipales, le maire a poursuivi sans vergogne, en plein conseil municipal, ses attaques ad personam pour esquiver le débat sur le fond. Cette fois-ci, c’est le lieu d’habitation de Daniel Bourguet qui le disqualifie, aux yeux du maire, pour contester le bétonnage des terres agricoles de la Font de Mauguio : « Monsieur, Bourguet vous êtes mal placé pour critiquer l’extension possible d’une ville (…) Vous qui vivez dans un endroit qui, aujourd’hui, est en zone bien rouge et qui ne bénéficierait pas d’un droit à s’installer». Ainsi donc pour le maire la légitimité d’un conseiller municipal à s’exprimer sur la Font de Mauguio tient à son lieu de résidence et non à sa représentativité d’élu du peuple. Une vision pour le moins curieuse de la démocratie. Sauf à considérer le conseil municipal comme une tribune électorale utilisée pour attaquer ses concurrents. Ce dont, ce lundi 7 octobre, le maire de Mauguio, en course pour sa réélection, ne s’est pas privé.
Ècouter l’enregistrement ci-dessous :
(Incidemment, bien que cela ne concerne en rien le conseil municipal, quelqu’un pourrait-il susurrer à l’oreille de notre maire qu’aucune loi n’interdit d’habiter en zone rouge et que de surcroît, lorsque le conseiller municipal Daniel Bourguet a acheté sa maison il y a trente ans, le zonage n’existait pas).
INTÈGRALITÈ DE l’ENREGISTREMENT DU CONSEIL MUNICIPAL