Les échanges de nos élus avec le maire.
Marianne Pelletier expose les divergences politiques de fond qui nous séparent de la majorité
Marianne Pelletier :
Voilà, moi je voulais rappeler, comme notre groupe l’affirme à chaque fois que le conseil municipal doit se prononcer sur les orientations budgétaires, que ce qui nous distingue de la majorité ce sont les choix politiques qui sous-tendent ces orientations. Donc, en effet, nous sommes en désaccord sur plusieurs points avec la politique menée par la majorité. Donc, pour rappel, la Font de Mauguio, vous êtes nombreux à le savoir. Nous nous sommes opposés au projet parce que nous pensions, et nous le pensons toujours, qu’il est urgent de protéger les terres agricoles, les lagunes, la nappe phréatique … je ne vais peut-être pas tout citer sur les critiques par rapport à la Font de Mauguio parce que je sais que le conseil est long et qu’on s’est déjà exprimé sur le sujet.
Aujourd’hui, c’est le projet Carnon 2030 qui est sur le devant de la scène et nos principales critiques portent sur trois points :
- Le coût du projet. Prenons l’exemple de la capitainerie. Nous maintenons parce que nous n’avons pas obtenu d’information qui viendraient contredire cette affirmation, que ce ne sont pas des raisons techniques qui justifient la destruction de la capitainerie. Maintenant qu’elle est détruite, la question se pose de la nécessité de la reconstruire à son ancien emplacement ou de la conserver à l’endroit actuel, sur la passerelle Mertens. Nous, Alternative citoyenne, nous n’avons pas d’avis définitif sur cette question, mais nous pensons que c’est une des questions qui doit être débattue avec la population.
- Notre deuxième critique, elle porte sur le déséquilibre entre la nécessaire prise en compte des avis des experts, qui ont présenté leurs conclusions de façon documentée, accessible, nous le reconnaissons, et sur la toute aussi nécessaire prise en compte des avis, des besoins de la population. Et là, nous sommes en désaccord. Pour nous, il n’y a pas eu de concertation véritable. Comme au point 17, il sera question de la concertation, je reviendrai là-dessus à ce moment-là.
- Et notre 3e critique d’ordre général, elle concerne l’absence de prise en compte réelle, pas dans les discours, du changement climatique. Carnon, comme toutes les villes du littoral est concernée par le changement climatique. Je cite ce que l’on connaît tous mais qu’on ne prend pas assez en compte rapidement : les risques de submersion marine, l’érosion, en témoignent les berges du canal du Rhône à Sète, les épisodes cévenoles, la salinisation de la lagune. Or, dans le projet, nous ne trouvons rien d’ambitieux sur ce sujet.
J’ai terminé.
Yvon Bourrel :
Bien. Très brièvement, c’est votre point de vue. Je ne vais pas revenir pas sur certaines explications, si ce n’est que vous dire que, pour la capitainerie, la décision a été prise en 2017. Ça fait 3 ans que la concertation s’était déroulée là-dessus. Ce n‘est pas votre position, je vous le concède. Vous êtes contre la dépossession des propriétaires relatives aux terres agricoles parce que vous êtes contre l’urbanisation. Je vous fais observer qu’on est sur un PLU de 1995. Que depuis 25 ans, ce PLU n’a pas été augmenté d’un mètre carré et que, nécessairement, une ville qui ne se renouvelle pas est une ville qui meurt. La fermeture des écoles, qui est un domaine qui ne doit pas vous laisser insensible puisque vous êtes vous-même enseignante, doit pointer effectivement cette nécessité de renouveler et d’accueillir de jeunes ménages en menant une politique sociale d’accès à la propriété, ce qui n’était pas le cas en 1995 puisque les politiques publiques laissaient le libre choix aux uns et aux autres.
Et, je me souviens pour rebondir sur la gouvernance de Michel Bacala et de son conseil dont je faisais partie, les préoccupations qui étaient les nôtres à ce moment-là étaient bien moindres relativement à la nécessité de trouver du logement pour les Melgoriens et pour les personnes qui voulaient s’installer sur la commune. C’est une problématique qui est venue ensuite se greffer sur les priorités des politiques publiques. Et aujourd’hui l’accessibilité matérielle est une chose mais la politique de lutte contre l’exclusion sociale par les finances est une opération qui a guidé notre démarche sur la Font de Mauguio, vous le savez.
Et le dernier point, vous dites qu’il n’y a pas de prise en compte par rapport au changement climatique. Je pense qu’au niveau des mobilités douces, nous faisons de nombreux efforts, au niveau de l’extinction de l’éclairage, de la consommation des énergies, nous y travaillons. La politique qui est menée dans le cadre de la politique de transport au niveau du Pays de l’Or avec la transformation des véhicules qui marchent à l’énergie fossile avec de l’énergie verte voire demain avec de l’hydrogène sont des engagements qui sont forts, qui sont des engagements que nous partageons avec nos collègues.
Cela dit, j’entends votre opposition qui relève à mon sens peut-être plus d’une posture que vraiment d’une réalité. Mais cela vous appartient madame.
Marianne Pelletier : Juste pour préciser, la dernière remarque sur le changement climatique, elle concernait le projet Carnon 2030, il y a des arbres, on voit des vélos effectivement hein sur les images … mais vous avez cité des choses qui sont en dehors comme l’éclairage, les transports. Voilà, moi, c’était vraiment spécifique sur les propositions du projet Carnon 2030.
A propos du schéma directeur de Carnon
Marianne Pelletier :
Je ne vais pas revenir sur les critiques que nous avons formulées sur l’opération Carnon 2030. Mais j’en profite pour préciser pourquoi nous avons voté contre le point 4. Quand je suis intervenue sur le point 3, j’ai abrégé un peu ce que je voulais dire sur nos critiques par rapport à la Font de Mauguio. Dans ces critiques, il y avait les coûts qui étaient supportés par la collectivité, suite aux aménagements qui vont avec la Font de Mauguio. Tout n’est pas supporté par la ZAC. On le souligne depuis plusieurs années. Cette école est bien une des preuves qu’il y a des charges, avec cette construction de la ZAC de Mauguio, avec la voirie, toutes preuves d’infrastructures…. Pour nous, c’est un projet global contre lequel on était. On n’est pas contre une école en général mais contre une école dans ce cadre-là.
Monsieur le maire, ce que vous considérez comme une posture, les critiques que j’ai faites au sujet des coûts, la façon de concerter et les changements climatiques, ce n’est pas pour s’opposer pour le plaisir de s’opposer, ce sont vraiment des points auxquels nous sommes attachés et pour lesquels nous trouvons qu’il y a des divergences entre nous. Je ne pense pas que ce soit une posture de notre part et de la mienne en tout cas.
Ah ! La concertation à Carnon !
Marianne Pelletier :
Moi, j’aurais évidemment souhaité intervenir aussi. Donc, j’allais dire la même chose.
Première remarque : Carnon, c’est loin de Mauguio. De nombreux Carnonnais ne viennent jamais à Mauguio. Je l’ai découvert à l’occasion de la campagne des municipales. Certains n’avaient jamais mis les pieds à Mauguio. Je n’en revenais pas, moi personnellement, mais c’est le cas. Bon, le registre n’était présent qu’à la mairie de Mauguio. Vous dites que c’était un problème de personnel municipal. Mais moi je me dis que ça aurait été important de se donner les moyens de gérer les deux registres. C’était, non seulement pour des raisons pratiques, concrètes qu’on a évoquées de moyens de déplacement, de temps de transport, mais aussi pour des raisons symboliques. Je crois que témoigner, par des actes et pas que par des paroles quoi, que les Carnonnais comptent dans la commune, au même titre que tous les autres citoyens de la commune. Les Carnonnais en ont besoin.
Bon ça, c’était une remarque.
Après … donc, j’ai vu que vous avez intégré, puisque vous ne les aviez pas intégrées dans le document préparatoire, vous avez intégré le fait qu’il y a eu des remarques sur ce registre. Alors c’est vrai, on s’est réveillé peut-être tard. Ça fait longtemps que la date était annoncée de clôture du 10 décembre. Mais on est nombreux à avoir été pris de court et heureusement qu’on a informé, nous, Monsieur Deydier aussi, à Carnon les gens pour qu’ils réagissent. C’est peut-être un manque de vigilance des citoyens. En tout cas, c’est un fait. Déjà, je suis un peu étonnée parce que, vous avez tout accepté, c’était un moindre mal, et moi j’ai envoyé un mail par exemple, que j’ai signé, je vois pas mon nom. Or, je sais que je l’ai envoyé avant d’autres personnes donc je me dis que ce n’est pas parce qu’il est arrivé trop tard. Je l’ai fait mercredi. Bon. Pas très grave. Enfin, je pense que vous allez le retrouver.
Et, dans le compte-rendu qu’on lit là dans le document préparatoire, on a l’impression que c’était une concertation heureuse et moi, je trouve que c’est enjolivé quand-même et je suis bien contente que Monsieur Denat nous dise que c’est pas fini et qu’il a l’intention de relancer ces débats. Vous nous avez dit ça au conseil précédent et (les propos suivants sont en réaction à des mimiques de protestation de M. Denat que l’on n’entend pas sur l’enregistrement audio) vous dites qu’on va passer à une phase plus opérationnelle, je ne dis pas qu’on va remettre en cause, on s’en doute, j’ai compris, j’ai compris que c’était une nouvelle phase. Mais pour cette phase, j’aimerais bien qu’on est l’impression, on mais je parle au nom des Carnonnais que j’ai rencontrés, on ait l’impression que ça va devenir une vraie concertation parce que j’ai vraiment rencontré plein de gens qui étaient en colère et qui avaient participé aux ateliers, moi je n’y ai pas participé, qui avaient participé aux ateliers et qui n’ont pas retrouvé dans les réunions publiques, notamment celle de septembre de l’année dernière, 2019. Par contre, là j’y étais à la réunion publique et je me souviens d’une salle comble avec des gens très critiques. Plusieurs d’entre eux ont dit « Mais nous, on était aux ateliers, on a l’impression que notre travail n’a pas du tout été pris en compte. On ne retrouve rien. Vous mentionnez un article du Midi-Libre, pour montrer qu’il y a eu beaucoup d’informations. Moi, cet article, je l’ai relu du coup, « Le Carnon du futur se dessine », mais il n’y a aucune information sur justement la position de la salle, critique. On a la présentation du projet de la mairie et c’est tout quoi. Donc, voilà, je conclus là-dessus pour dire que nous attendons vraiment, que ce soit dans les commissions, je ne sais pas si c’est urbanisme, j’imagine, oui, c’est commission urbanisme, dans cette commission mais également vis-à-vis de la population que … on puisse vraiment s’exprimer, faire des propositions. Vous avez dit tout à l’heure que vous attendiez des propositions, nous on a envie d’en faire et d’entendre les vôtres et d’échanger et que la population, voilà, on ne lui demande pas que la couleur du pot de fleurs qui va décorer un endroit. Voilà.
Yvon Bourrel :
Bien, Madame Pelletier, je serais tenté de dire que c’est bien tenté. Je vous rappelle que les conditions de la concertation ont été votées dans cette enceinte, vous n’en faisiez pas partie, avec une seule personne qui s’était opposée, qui s’est abstenue. Donc, j’allais dire, ce sujet aurait dû faire débat au début. En tant que maire de Carnon et de Mauguio ou de Mauguio et de Carnon, comme vous voudrez, des Garrigues et de Vauguières … je tiens à dire que ce que vous avancez, comme cheval de Troie, aurait eu mon adhésion si le fait de ne pas présenter un cahier à Carnon aurait entaché d’irrecevabilité l’enquête. J’allais dire pour une fois, sans se déplacer, on pouvait, en écrivant, en faisant des mails, faire part de son opinion. Vous me dites : « On a été pris de court ». Je souris un peu parce que, si je vous avais cherchée entre le mois de janvier et le moins de juin, je vous aurais trouvés systématiquement à Carnon. Je vous rappelle qu’il y a eu quand même une campagne électorale et je ne peux pas imaginer que vous ayez été pris de cours. Que vous soyez, bien tenté, puisque vous êtes dans une démarche, dans une posture que je peux comprendre, que je peux comprendre. Cela dit, il n’y a aucune malveillance vis-à-vis de qui que ce soit. Et justement, souvent on nous dit, ne nous obligez par à aller systématiquement à la mairie. C’est vrai, qu’on aurait pu mettre un deuxième registre à Carnon, si on l’avait décidé en 2018. Mais à 15 jours, à moins de 15 jours d’une échéance qui a laissé quand même plus de 2 ans, avec des rencontres pendant ce temps. Nous disons de manière avérée, je ne dis pas que tout a été formidable, mais je dis quand même que l’expression de la démocratie, et bien, elle n’a pas été bousculée, elle a été permise. Que vous ne vous en soyez pas saisis ou que certaines personnes ne s’en soient pas saisies au bon moment, qu’elles n’aient pas retrouvé dans la copie qui a été rendue, qui est une copie provisoire, puisqu’on a dit qu’on reviendrait vers les gens au fur et à mesure que nous ferions les phases puisque, quand même, on est dans une programmation qui durera au moins 6 ans, voire même plus. Donc ce qu’a dit Monsieur Denat est vrai, c’est-à-dire que ce qui est formel est clos. Mais ce n’est pas parce que c’est formel et que c’est clos, que nous considérons que c’est acquis et que c’est comme ça. Jamais, jamais, nous n’avons fermé la porte au dialogue même si nous n’étions pas, in fine, parfois d’accord. C’est le jeu de la démocratie. Entre temps, il y a eu des élections. Elles ont donné le résultat de la représentativité qui est ici. Vous faites votre job, c’est bien. Voilà. On vous a entendu. Très bien.
Marianne Pelletier : Oui, je fais mon job, reconnaissez, moi je ne considère pas ça comme une posture. Pour moi, c’est un mot péjoratif, mais bon … Mais reconnaissez quand même que les Carnonnais se sont exprimés justement. Vous parlez d’un vote et ils se sont exprimés quand même massivement. S’ils ont voté en …
Bourrel : Oui. Vous avez bien travaillé, je le confirme. C’est bien.
Marianne Pelletier : Allez, là, on va pas se chamailler. Je voudrais vraiment un débat de fond sur ce sujet parce que …
Bourrel : Je le dis avec le sourire et il est pas jaune. Allez ! On passe au vote …
A la Font de Mauguio, la pointe de Mudaison est une zone à dominante économique et non pas résidentielle
Marianne Pelletier : Bon, d’abord, je tenais à rappeler deux points. C’est une zone agricole. Donc, les terrains sont des terres agricoles, pas des friches. Et toujours les mêmes idées … La Font de Mauguio ça devait être le dernier programme d’étalement sur la commune.
Yvon Bourrel :
On est toujours sur le PLU 1995 de la commune, Madame.
Marianne Pelletier :
On avait l’intention de voter contre ce projet parce que nous sommes contre l’artificialisation des terres agricoles mais, en creusant un peu, cette délibération ne nous paraît pas claire. C’est peut-être que l’on n’a pas compris.
Dans le SCOT que nous avons consulté, la zone en question, la pointe de Mudaison, est considérée comme une zone intermédiaire à dominante économique, ça vous l’avez rappelé, et elle ne fait pas partie des « zones réservées aux extensions urbaines à dominante résidentielle ». On voit des petites couleurs là, des floutages.
Yvon Bourrel : Oui, On est d’accord.
Marianne Pelletier :
Donc, on a l’impression quand on lit la délibération, la numéro 16, vous dites :
– Définir une programmation et préparer les conditions de mise en œuvre opérationnelle du projet dans la perspective d’en faire un quartier à haute valeur environnementale.
Nous, on a interprété ça, peut-être à tort, comme la construction d’un écoquartier résidentiel. Ce qui ne serait pas conforme au SCOT en plus.
Yvon Bourrel : Pas du tout. On essaye … Nous avons une programmation du programme local de l’habitat qui définit les objectifs à atteindre jusqu’en 2032. A la vitesse où on va justement, nous vous inviterons tout à l’heure à prendre des dispositions pour contenir ces velléités, peut être invasives, de construire à tout va, contre lesquelles je suis, avec ma majorité, c’est-à-dire, nous voulons une régulation, un accompagnement, atteindre les objectifs, mais aussi bien pour ceux qui y arrivent que pour ceux qui y sont, de manière acceptable, telle que celle que l’on le souhaiterait si on était le voisin qui vient s’installer ou le voisin qui accueille. Voilà.
Donc, il n’est pas question d’y faire un quartier résidentiel avec de l’habitat. Il y aura, de manière alors … , je ne peux pas vous dire, puisque l’étude va être faite, j’en a parlé tout à l’heure, je ne sais pas quels seront les types, il y aura peut-être la gendarmerie, par exemple, il peut y avoir un équipement médical, il peut y avoir une Sénioriale, il va y en avoir une là, pas forcément … Il peut y avoir, j’allais dire, un équipement d’intérêt public.
C’est l’étude qui le décidera.
Monsieur Coisne …